Les cartes son par utilisation
Vous souhaitez enregistrer un podcast, une guitare, un clavier midi, du chant ? Ou simplement avoir une incroyable qualité d’écoute ? Certaines cartes sont plus adaptées que d’autres. Suivez le guide pour vous aiguiller !
Dossier réalisé par Julien. Mise à jour : 18/02/2023
Il y a tellement de cartes son sur le marché qu’actuellement, on ne sait plus où donner de la tête.
Vos besoins seront différents en fonction de ce que vous souhaitez :
- Certains veulent une certaine qualité d’écoute,
- D’autres souhaitent enregistrer tranquillement leur guitare à la maison,
- Ou bien encore, enregistrer un groupe avec une batterie.
Le critère de choix le plus important est l’utilisation souhaitée (et projetée…) de votre installation. Elle conditionnera directement le nombre d’entrées et de sorties nécessaires de votre carte son.
L’erreur à éviter est de vous retrouver avec une carte inadaptée à vos besoins. Les prix pouvant aller de 100 € à plus de 3 000 €, il est préférable de bien fixer vos critères par rapport à votre projet.
Que vous soyez un gamer chevronné, un musicien ou un home studio, ce guide vous aidera à dimensionner votre matériel.
Comment déterminer le nombre d’entrées/sorties adapté à votre situation ?
Vous pouvez vous poser une première question : souhaitez-vous enregistrer des instruments, ou bien en rester à de l’écoute audio qualitative ? C’est le premier critère à définir pour dimensionner votre future interface audio.
En effet, au-delà de votre activité ou du genre de musique que vous souhaitez enregistrer, le type de matériel peut varier tant en termes de connectivités qu’en termes de prix selon votre réponse.
Pour de l’écoute audio de qualité
- Soit, vous investissez dans une carte son interne de meilleure qualité,
- Soit, vous investissez dans une interface audio externe, proposant plus de possibilités d’évolution.
Voici un tableau récapitulatif des connectiques typiques d’une carte son interne en fonction de l’utilisation souhaitée :
Équipement | Nombre de ports |
---|---|
Casque et microphone casque | 1 entrée ligne « Mic in » et 1 sortie ligne « Headphone/Line out » |
Enceintes 2.1 | 1 sortie ligne « Headphone/Line out » |
Enceintes 5.1 | 3 sorties ligne « Avant », « Latéral » et « Subwoofer » |
Enceintes 7.1 | 3 à 4 sorties ligne « Avant », « Latéral », « Arrière » (pouvant être combiné avec « Latéral ») et « Subwoofer » |
Si vous projetez d’enregistrer d’autres sources comme un microphone en XLR ou une guitare, vous devrez vous procurer une interface possédant des entrées audio.
Ce qui nous amène à la partie suivante…
Un enregistrement et une qualité à toute épreuve
Vous souhaitez enregistrer des instruments ? Alors, lisez la suite !
Grâce aux avancées technologiques dans le domaine de l’enregistrement audio, vous pouvez enregistrer n’importe quelle source de manière séparée. Cela est facilement réalisable aujourd’hui directement sur votre ordinateur grâce à un logiciel musical (Station Audio Numérique ou Digital Audio Workstation en anglais). Par conséquent, vous ne pouvez avoir besoin que d’une seule entrée audio !
Dans les faits, nous vous déconseillons de partir sur ça, même pour une utilisation en home studio. Le seul critère pouvant justifier le choix d’une unique entrée audio est la portabilité.
Si vous souhaitez enregistrer un podcast via un microphone ou même une guitare, vous n’aurez besoin que d’une entrée.
→ Découvrez les 5 meilleurs modèles d’interface audio USB pour débuter votre home studio en 2024.
Si vous souhaitez enregistrer deux sources audio en même temps, comme un guitariste-chanteur (une guitare et un microphone chant), alors vous aurez besoin de deux entrées sur votre carte son.
Pour une batterie acoustique, nous serons sur l’ordre de six entrées au minimum.
Par exemple, pour une utilisation home studio, vous utilisez constamment un microphone et une guitare ou une basse. Vous possédez aussi un clavier MIDI. Ainsi, vous aurez besoin d’une interface audio avec au minimum : une entrée XLR, une entrée Jack et une entrée MIDI. Vous la branchez sur votre ordinateur via une connexion USB, plus commune que le Thunderbolt. L’USB 2.0 est toujours très utilisé, comme sur la fameuse Focusrite Scarlett 2i2.
C’est tout !
Pour vous aider, nous vous avons créé le tableau ci-dessous indiquant le nombre nécessaire selon votre utilisation :
Instrument | Nombre d’entrées |
---|---|
Un seul instrument ou une voix | 1 entrée Jack/XLR au minimum. 2 recommandées |
Une guitare et une voix | 2 entrées Jack/XLR au minimum. 4 recommandées |
Un duo guitares et voix | 4 entrées Jack/XLR au minimum. 6 recommandées |
Une batterie | 6 entrées Jack/XLR au minimum. 8 recommandées |
Un groupe | Selon le nombre d’instruments. En général, 16 entrées Jack/XLR au minimum. |
Nous vous conseillons de prendre une marge sur vos besoins minimums.
En effet, prenons le cas d’un enregistrement de voix et de guitare sur une interface à une entrée. Vous branchez votre guitare, puis vous la débranchez pour mettre le microphone, et ensuite, vous repassez sur la guitare, etc.
Le fait de prendre une marge vous permet de vous éviter ces changements intempestifs. D’autant plus que vous devrez reprendre tous les paramètres à chaque changement d’instrument (gain, effets particuliers, etc.).
Dans un contexte plus large, si vous enregistrez un groupe, des synthés ou une batterie, en studio, voire en live, vous ne pourrez sûrement pas vous permettre d’effectuer ces rotations…
Concernant les sorties, votre interface devra a minima avoir des sorties pour y brancher votre casque et vos enceintes de monitoring. Souvent, le nombre de sorties est moins déterminant pour une utilisation non professionnelle : les modèles de toute gamme de prix sont bien équipés en sorties.
Si vous prévoyez d’enregistrer plusieurs personnes, alors prévoyez deux sorties casques au minimum. Pour brancher plus de casques encore, vous pourriez avoir besoin d’un amplificateur d’écouteurs externe.
Les types d’entrées/sorties
Les cartes son proposent plusieurs types d’entrées, analogiques et/ou numériques. C’est assez facile de s’y perdre, car il y en a de plusieurs sortes :
- Les entrées instrument (parfois affichées avec la mention Hi-Z), au format jack ou combo jack/XLR, vous permettent d’y brancher une guitare ou une basse. Ces entrées sont adaptées pour traiter des signaux à forte impédance,
- Les entrées micro, au format XLR ou combo jack/XLR, peuvent recevoir un signal provenant d’un micro, dont l’impédance est moins élevée qu’un instrument,
- Les entrées ligne, au format jack, sont adaptées pour recevoir des signaux déjà pré-amplifiés, comme ceux d’un synthé ou d’un lecteur CD, ou non pré-amplifiés comme un microphone casque,
- Les entrées MIDI, utiles pour y brancher vos claviers maîtres ou tout autre matériel utilisant ce protocole,
- Les ports de communication audionumérique comme l’AES/EBU, le SPDIF ou l’ADAT. Utiles lorsque vous souhaitez utiliser d’autres convertisseurs que ceux de votre carte, ou que vous souhaitez ajouter des entrées/sorties à votre installation.
Les entrées instrument et micro sont souvent mutualisées sur des combos XLR/jack par les constructeurs pour gagner de la place. L’impédance est commutable à l’aide d’un switch (Low-Z ou Hi-Z) directement sur l’interface. Prenez l’habitude de toujours vérifier si ce switch est sur la bonne position selon ce que vous enregistrez, auquel cas le son ne sera pas optimal.
Concernant les sorties, on peut trouver celles-ci sur le marché :
- Les sorties écouteurs, adaptées pour votre casque. Attention au format, certaines sont en jack 6,35 mm,
- Les sorties enceintes, pour y brancher votre monitoring. Ces sorties n’étant pas amplifiées, vos enceintes devront être équipées d’amplificateurs,
- Les sorties ligne, vous permettant d’étendre vos horizons. En les bouclant avec les entrées ligne, vous pouvez par exemple y brancher un processeur d’effet externe.
Sachez que les fabricants vont toujours appuyer le nombre total d’entrées ou de sorties sur leur matériel, ce qui fait que vous pouvez vous retrouver avec 4 entrées micros pour une interface estampillée 8 entrées… Prenez donc garde à la fiche technique de la carte, ou bien, appuyez-vous sur les comparatifs et tests de MaCarteSon. 🙂
La connectivité : PCI, USB, Thunderbolt ou Firewire ?
L’avancée technologique amène à un changement constant des standards de connectivité. Aujourd’hui, les cartes présentes sur le marché peuvent être séparées en 4 catégories : PCI, USB, Thunderbolt et Firewire.
La connectique PCI, où vous devez installer votre carte directement sur la carte mère de votre ordinateur (difficilement possible sur un PC portable).
Dans la production musicale, il a été un peu laissé de côté au profit des interfaces USB et Thunderbolt, plus pratiques pour être transportées avec soi. Le PCI offre des taux de transferts élevés, au même niveau que le Thunderbolt. Il s’agit d’une option intéressante pour un setup ou un studio sédentaire.
La connectique USB est la plus répandue. L’USB 2.0 est toujours très utilisé, comme sur la Focusrite Scarlett 2i2. Vous pouvez enregistrer plusieurs instruments simultanément via ce protocole. C’est une très bonne solution pour créer un home studio. L’USB 3.0 ne s’est pas trop démocratisé sur les interfaces.
Le Thunderbolt est le protocole en vogue actuellement. Il est surtout présent sur les Mac. En plus d’être le plus rapide sur le marché, il permet également une rétrocompatibilité avec son cousin, le Firewire. Le désavantage résidant dans le prix des interfaces, assez élevé.
Le Firewire, existant en deux versions : 400 et 800. Globalement, il est sur sa fin de vie, remplacé par le Thunderbolt : évitez d’investir dedans. La particularité du Firewire venait de sa fiabilité à toute épreuve : pas de perte de données ni de qualité.
La fameuse Apollo Twin X en Thunderbolt. L’une de nos interfaces préférées !
Quels sont les réglages possibles ?
Chaque interface audio propose des réglages via des switchs ou des potards.
Notez bien que les réglages sur les cartes son internes sont bien moins fournis, car ces dernières se cantonnent à vous fournir une sortie audio de qualité, au détriment d’entrées audio quasiment inexistantes.
Cette partie du guide s’adresse plus à des interfaces externes.
Le gain
Le premier réglage important est le gain. Directement relié aux pré-amplis de votre carte, il vous permet d’ajuster le gain de votre instrument/micro avant d’attaquer la conversion numérique pour votre DAW.
Ajustez celui-ci de manière à ne jamais avoir de clip audio (visible sur un indicateur “peak” type LED rouge), mais assurez-vous qu’il y ait également suffisamment de gain pour que le signal ait une bonne amplitude.
Certaines interfaces disposent d’un indicateur de niveau d’entrée à côté de l’indicateur « peak ». Nous vous conseillons de vous appuyer dessus, ou de contrôler cela sur votre logiciel de MAO (Ableton, GarageBand, etc.).
L’alimentation fantôme
Vous aurez probablement besoin d’une alimentation fantôme 48 V selon votre choix de micro. Nous vous recommandons d’avoir cette fonctionnalité pour des raisons d’évolutivité.
En effet, certains microphones, en particulier les microphones à condensateur, nécessitent une alimentation dite fantôme. Il s’agit d’un signal de 48 V qui va de l’entrée de l’interface audio au microphone via un câble XLR pour l’alimenter. C’est ce qu’on appelle l’alimentation fantôme, car il n’y a pas de câble d’alimentation relié au micro.
Si vous avez un micro qui nécessite une alimentation fantôme, assurez-vous d’avoir une interface audio capable de la fournir via l’entrée XLR. Rassurez-vous, la majeure partie des interfaces audio, même les entrées de gamme, possèdent cette fonctionnalité.
L’alimentation fantôme sur les interfaces audio peut être appliquée globalement ou par canal. Attention, car elle peut endommager certains microphones qui n’ont pas été conçus pour la prendre en charge. Ces problèmes concernent surtout les anciens microphones à ruban, cependant plus rares dans les studios.
Le Direct Monitoring
Lorsque vous vous enregistrez, le signal audio est converti numériquement, affiché dans votre DAW, et re-converti en analogique pour sortir dans vos enceintes ou votre casque. Cette double conversion amène à une latence.
La carte son intégrée de votre PC possède des convertisseurs de basse qualité (lents et pas très fidèles), créant une latence perceptible entre ce que vous enregistrez et ce que vous entendez.
Le direct monitoring va permettre à votre interface, en plus d’enregistrer le signal audio dans votre DAW, de rediriger le signal en sautant les convertisseurs pour que vous vous entendiez jouer sans latence avec votre piste de playback.
La conversion audionumérique lors d’un enregistrement
Tout signal audio est une onde. Pour que cette onde soit exploitable par votre ordinateur, elle est convertie en séries de 0 et de 1. Vous pouvez agir sur deux paramètres pour optimiser la qualité de conversion lors de l’enregistrement : l’échantillonnage et la résolution.
Échantillonnage
Exprimé en hertz, l’échantillonnage représente le pas d’intervalles réguliers où votre convertisseur va encoder votre onde. Les pas les plus utilisés dans une configuration “basique” sont de 44,1 kHz (qualité CD) ou de 48 kHz (haute qualité). Il est possible de monter plus haut, jusqu’à 192 kHz, mais en plus de prendre beaucoup d’espace disque, l’oreille humaine ne discernera pas la qualité sonore par rapport à du 44,1 kHz.
Le choix entre 44,1 kHz ou 48 kHz est propre à chaque personne.
Nous vous déconseillons de partir plus haut que 48 kHz, sauf si vous faites de la grosse production type sound design en surround pour du cinéma.
Résolution
La résolution agit de concert avec l’échantillonnage. Elle s’exprime en bits et peut être de 16, 24 ou 32 bits. Plus la résolution sera élevée, plus votre onde sera fidèlement reproduite en amplitude.
Le 16 bits est équivalent à de la qualité CD, ce qui peut être suffisant. Cependant, pour vous assurer d’avoir une qualité audio supérieure et une plage dynamique élevée, nous vous conseillons de paramétrer votre DAW sur 24 bits.
Sur la courbe ci-dessus, nous pouvons remarquer deux choses :
- La résolution de 16 bits. Le signal analogique peut avoir 65 536 valeurs différentes (2^16 pour les mathématiciens !)
- La fréquence d’échantillonnage, obtenue en calculant l’inverse d’une durée de période complète.
Le prix
Les prix peuvent varier d’une centaine à plusieurs milliers d’euros.
Du grand public à la qualité studio haut de gamme, vous avez réellement le choix.
Pour toute utilisation confondue, lorsque vous débutez, nous vous conseillons de vous fixer un budget de 300 € maximum. C’est l’assurance d’un équipement de qualité qui vous durera plusieurs années.
Ne faites pas l’erreur d’économiser sur l’achat d’une carte son, car vous pourriez être déçu.
Pensez au futur !
Au fur et à mesure du temps, vos envies peuvent évoluer.
Par exemple, vous pourriez dériver sur l’enregistrement de groupe après une utilisation restreinte en home studio.
Considérez donc vos besoins futurs lors de l’achat de votre carte son.
Lorsque vous réfléchissez à l’achat d’une carte son interne ou externe, il se peut que vous soyez déjà dans l’optique d’une évolution artistique ou musicale. Nous vous conseillons d’y mettre le prix, et de passer sur des interfaces plus haut de gamme.
Sachez également que sur les interfaces en milieu/haut de gamme, il est possible d’ajouter des entrées supplémentaires via les ports de communication numérique cités précédemment en ajoutant une carte externe à votre matériel. C’est à prendre en compte pour l’évolutivité de votre matériel.
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Notre guide pour choisir votre carte son par utilisation
Par Julien, de MaCarteSon