L’un des équipements les plus versatiles dans la production audio serait sans hésitation les DI Box. De l’enregistrement studio aux lives, une DI Box vous suivra partout quelle que soit la situation.
Il s’agit d’un équipement simple dans son fonctionnement et son utilisation, mais parfois encore incompris.
Nous vous livrons tous ses secrets dans cet article ! 🙂
Dans cet article
Que veut dire DI ?
DI est la contraction de Direct Input.
Il s’agit d’un signal, provenant souvent d’une guitare ou d’une basse, enregistré à l’aide d’une DI box. Il est donc isolé de toute perturbation.
Qu’est-ce qu’une DI box ?
Une DI box, ou boîte de direct, est un appareil permettant d’adapter l’impédance entre une source audio et un récepteur. La DI box va s’occuper de convertir un signal asymétrique à haute impédance en un signal symétrique à basse impédance.
Et qu’est-ce que l’impédance ? Pour faire simple, c’est une forme de résistance dans un circuit électrique.
Pour remplir sa mission à bien, rien de plus simple. Il vous suffit de connecter votre DI box à votre installation à l’aide de ses entrées et sorties. Les DI box sont généralement dotées des ports suivants :
- Une entrée à haute impédance “Hi-Z” ou “Instrument”, par exemple pour votre guitare ou votre basse
- Une sortie à basse impédance “Low-Z” au format XLR pour brancher votre circuit directement sur votre sono
- Une sortie “Thru”, équivalente à votre signal d’entrée, pour raccorder votre installation à un amplificateur qui peut vous servir de retour par exemple.
Certains effets pour guitare et basse possèdent aussi des sorties XLR avec boite de direct intégrée pour les connecter sur une table de mixage. C’est le cas de nombreux préamplis basse de la marque Darkglass par exemple.
DI box passive ou active ?
Les DI box peuvent être actives ou passives. Bien que leur mission soit la même, il existe des utilisations et des applications différentes, en fonction du type d’instrument.
De manière générale, les boîtes de direct passives sont moins onéreuses. On les appelle passives parce qu’il n’y a pas de composants internes actifs, c’est-à-dire qui consomment du courant pour fonctionner. En effet, l’adaptation de l’impédance dans ces boîtes se fera via un transformateur.
Active
Les boîtes de direct actives sont munies d’un circuit électrique de préamplification. Il permet d’ajouter une amplification au signal d’entrée, ce qui est utile pour des instruments à faible niveau de sortie ou pour compenser une perte de niveau sur de longues distances (par exemple sur scène).
Afin d’alimenter son circuit, la boîte de direct aura besoin d’une alimentation externe : piles, alimentation externe ou même via l’alimentation fantôme.
La grande particularité des boîtes de direct actives résidente dans le fait qu’elles ne modifient et ne colorent pas le son. Autrement dit, vous obtiendrez un signal DI qui représente fidèlement les caractéristiques de votre instrument.
Un des autres avantages, et pas des moindres, est que vous pouvez brancher votre boîte de direct active en sortie speaker de votre tête d’ampli guitare (ou basse) pour enregistrer une DI à transmettre à votre DAW et y appliquer un impulse response de votre choix.
Niveau versatilité, on est plutôt pas mal ! Cependant, cela a un prix, comparé aux boîtes passives, moins chères.
Passive
Les boîtes de direct passives ne nécessitent aucune alimentation interne ou externe. Elles modifient et transmettent le signal en utilisant leur circuit.
Comme elles ne possèdent pas de circuit de préamplification, elles ne permettent pas de pouvoir modifier le gain du signal à notre guise. Elles se contenteront juste d’adapter l’impédance.
Par leur conception, elles sont moins versatiles que des boites actives. Toutefois, ça peut suffire selon l’utilisation que vous souhaitez en faire.
Le transformateur des boîtes passives enjolive le son sur les basses. Cette particularité vient du fait que les transformateurs suppriment naturellement certaines hautes fréquences et rendent les graves plus profondes. C’est le genre de caractéristique qu’on aime ou qu’on n’aime pas.
Les montages possibles d’une boite de direct
Se raccorder à une table de mixage en XLR
Il s’agit d’une des utilisations les plus courantes des DI box. Fort heureusement, c’est aussi le montage le plus simple.
Ce montage vous permettra par exemple d’avoir un retour de votre jeu et également de pouvoir envoyer aux enceintes le son de votre instrument.
Vous devez simplement brancher votre instrument dans l’entrée jack (Hi-Z ou Instrument) de votre DI box et connecter la sortie XLR à la table de mixage.
Splitter le signal audio lors d’un enregistrement
Une seconde utilisation très commune des boîtes de direct et de splitter un signal en deux. Cela permet d’avoir plus d’options dans le mixage.
En effet, imaginez que vous avez enregistré une enceinte guitare et que le son est pas terrible parce que le microphone a été mal placé. Votre prise est donc perdue. Alors que si vous aviez splitté votre signal, vous auriez eu une DI sous la main au cas où !
Pour ce montage, vous devez comme précédemment brancher votre instrument dans l’entrée instrument, mais cette fois-ci la sortie DI est relié à votre interface audio et la sortie thru est connectée à votre amplificateur.
Le cas particulier des boîtes de réamping
La différence entre une DI box et une boîte de réamping
Il est nécessaire d’évoquer les boîtes de réamping dans cet article, car leur rôle peut porter à confusion : tout comme les DI box, les boîte de réamping adaptent les impédances et font la bascule entre signal symétrique et asymétrique…
En fait, leur fonctionnement est plutôt simple à comprendre lorsqu’on a bien saisi le rôle d’adaptation des impédances.
Une DI Box abaisse l’impédance, passant d’un signal instrument asymétrique à un signal micro symétrique.
La boîte de réamping, elle, va convertir un signal symétrique au niveau ligne en un signal asymétrique au niveau instrument.
Le but ? Vous permettre de faire jouer vos pistes DI pré-enregistrées via l’ampli guitare de votre choix… Ce qui vous ouvre un champ de possibilités énorme ! Il faudra juste vous habituer à entendre votre ampli jouer sans guitariste…
Comment réamper une guitare ?
Premièrement, enregistrez vos DI directement sur votre DAW favori. Éditez-les si vous le souhaitez.
Ensuite, vous devez paramétrer votre DAW afin d’envoyer en sortie ligne de votre interface audio le signal DI.
Puis, connectez simplement votre boîte de reamping de la manière suivante :
- En entrée ligne de celle-ci (Line-Level Input), un jack provenant de la sortie ligne de votre interface audio
- En sortie instrument (Unbalanced Hi-Z Output), un jack allant à l’entrée de votre tête d’amplification
Enfin, mettez en place vos microphones afin d’enregistrer les enceintes.
La très bonne vidéo de GearZombie sur les boîtes de reamping donne des informations plus détaillées :
Finalement, plutôt utile la DI box ou pas ?
Dans le cas d’une utilisation purement studio où vous vous enregistrez avec une interface audio, une boîte de direct de qualité pourra améliorer le signal de l’instrument que vous enregistrez : guitare, basse ou claviers.
Attention, lorsque vous rajoutez un équipement en plus entre votre instrument et votre interface audio, celui-ci doit être d’une certaine qualité sinon vous allez plus altérer qu’autre chose votre DI. En partant sur de très bonnes marques comme Radial Engineering, Neve ou Avalon, vous n’aurez jamais de problèmes. 🙂
Dans le cas d’une utilisation en concert, les boîtes de direct constituent vraiment l’équipement de base. Dans la majeure partie des salles de concert, les ingénieurs du son ont leurs propres boîtes de direct mais c’est également toujours bien d’avoir la vôtre dans votre sac au cas où il n’y en a pas.